vendredi 22 août 2014

Une agression dans l'indifférence totale...

Nous lisons tous ça dans les journaux...Une agression dans l'indifférence totale...Les gens ont peur ou refusent de réagir, ou bien encore mettent en doute vos dires pour ne pas assumer leur propre lâcheté. Aujourd'hui, c'est ma famille qui a été touchée par cette violence extrême. Je suis une mère prudente, très prudente...mon ancien métier de flic m'a mené à me méfier de toutes attaques extérieures. J'ai, pour cette raison, toujours protégé mes enfants. Je les accompagne toujours partout, non que je ne leur fasse pas confiance, mais mon rôle est aussi de les protéger et de les aider en toutes circonstances. Florian est bientôt âgé de 16 ans, Tristan en a 14, et il est vrai qu'ils émettent parfois le souhait d'aller s'entraîner au foot seuls entre gars. J'ai donc donné mon accord...Les quatre moyens de la fratrie sont donc partis, téléphone en main, pour jouer avec leur ballon à trois rues de notre maison. Je vous en parlais dans mon billet précédent, cette aire de jeu touche ce joli parc municipal.
Sur place, des jeunes ont un peu taquiné le ballon avec eux, proférant quelques insultes passagères à leur encontre.Certains jeunes aujourd'hui, s'expriment de cette façon étrange. Mes fils ont des défauts, comme tout le monde, mais sont toujours interloqués par ce genre de vocabulaire. L'instruction en famille et notre éducation basée sur le dialogue ont certainement joué et cela leur a apporté beaucoup plus de valeurs, je le sais. Après ces mots vulgaires sont venus les coups d'épaules. On se pose alors la question de savoir pourquoi mes garçons n'ont ils pas décidé de quitter les lieux? C'est alors que l'un des jeunes leur dit soudainement de "dégager". Florian ne comprend pas cette agressivité, il veut discuter calmement...Il m'expliquera ne pas vouloir être lâche, il n'avait rien fait de mal, et ne voulait obéir à des réactions violentes à leurs égards. Il refuse donc de partir en disant tout simplement non...C'est alors qu'un jeune, monte en pression, en quelques secondes, assénant un coup de poing à Tristan qui pourtant n'avait dit mot. Florian, choqué, tente de défendre son frère, mais le jeune lui envoie à son tour deux coups de poing près de l’œil. Un autre crie et pousse à la bagarre. Tristan reprenant ses esprits retient Flo de se défendre, le tirant en arrière afin de partir. En effet, derrière eux, mes deux plus petits, sont pris de panique. Nathan est apeuré et pleure, tandis que Quentin tente de m'appeler mais n'arrive pas à composer mon numéro...
Florian parviendra enfin à me téléphoner. Je saute dans la voiture pour venir au plus vite et je découvre  mes garçons choqués et traumatisés par cette violence inouïe.


Où sommes nous? Dans quel monde vit-on? Je passerai sur ma visite au commissariat locale, ou j'entendrai "oui, une égratignure" alors que mon fils a la joue en feu et le coin de l’œil tuméfié de rougeurs...
J'ai alors repris ma voiture et après plus d'une heure et demi de recherche dans la ville, nous avons, avec les enfants,  retrouvé un des agresseurs. Malheureusement, le jeune qui avait porté les coups m'a échappé...
Je suis souvent impulsive, entière mais je fais partie des gens qui ne se tairont pas!  Nos enfants ne peuvent donc plus s'amuser sans être agressés? Tout le monde s'en fout! Tout le monde passe son chemin, tourne les yeux et tous refusent d'agir! Quatre jeunes filles ont assisté à la scène...Lorsque je leur ai demandé pourquoi, lorsque je leur ai expliqué que c'était mal et qu'il fallait penser aux autres, une seule a réagit, les autres semblaient même ne pas comprendre la gravité de ces faits, comme si tout ça était acceptable...Comment ces enfants peuvent ils en arriver là? Où sont passés ces valeurs, la bonté, le respect, la politesse mais surtout l'amour et la compassion...Je parle de ces jeunes mais les adultes aussi ont perdu toute humanité. J'entends encore les mots de cet enquêteur s'adressant à moi et parlant de l'affaire, alors que le jeune homme retrouvé avait confirmé les faits , "ça c'est vous qui le dites madame!". Nous nous sommes sentis seuls. Même eux, ces collègues qui auraient pu être les miens, ne comprennent plus rien à rien...Quelle tristesse...
Malgré tout, nous formons ensemble une unité, mais qu'il est triste de savoir que dehors le danger est permanent. Florian aurait du partir, oui. Mais il a également eu raison de rester, oui. Ne pas se cacher, ne pas se laisser intimider, nous avons tous le droit de vivre heureux. Qu'attendons nous, tous, pour réagir et aider notre prochain? Qu'attendons nous, tous, pour nous aider face à ceux qui usent malhonnêtement de leur pouvoir? La peur décide de nos réactions, certes, mais tous ensemble nous serions plus fort. Si les jeunes filles avaient réagit, si l'homme qui promenait son chien avait réagit, si la maman qui joue avec son enfant avait appelé la police, si chaque maillon de la chaîne avait réagit, mais il n'y aurait plus d'agressions! Quand l'humain comprendra t-il cela?

35 commentaires:

  1. Honteux ça me scandalise on ne peut plus être tranquille même à deux pas de chez nous!!' En tous cas ton Florian a été bien courageux! Pleins de bonnes choses kahina

    RépondreSupprimer
  2. Tout aussi choquée que toi, en tant que mère et en tant que prof. De plus en plus de violence trop souvent dans l'indifférence générale. Courage à tous, biz. Soazig

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ne trouvons pas d'excuses en effet. Agissons sans agressivité, mais agissons!

      Supprimer
  3. Le probleme de beaucoup de jeunes (et moins jeunes, dans l'absolu) c'est trop de television et aucune autorite parentale. Ne parlons meme pas de communication! Ils pensent savoir communiquer parce qu'ils ont internet et des portables... mais la vraie communication leur est inconnue.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est également un problème de valeurs. Celui qui a été interrogé crachait sans cesse devant les policiers et trouvait cela "normal.

      Supprimer
  4. Ton grand a été courageux de dire non, de ne pas céder la place à la violence, de résister. Reste entier le problème de l'indifférence générale et de la violence de certains jeunes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, il a été courageux, très courageux d'arriver à dire non. Mais, je lui ai dis en aparté. Nous avons eu une longue discussion ensemble. Il a compris qu'il n'y a pas de s"solution miracle" mais que le fait d'agir est déjà un grand pas.

      Supprimer
  5. J'espère que tes enfants vont bien et qu'ils se remettront de ce traumatisme...
    Je ressens beaucoup de colère en lisant tes lignes. Je ne sais pas ce qui est pire: l'agression en elle-même ou l'indifférence générale... Courage à vous tous.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les 3/4 de notre population ne sont pas méchants mais sont lâches...Merci.

      Supprimer
  6. Mon dieu mais qu elle horreur. Je trouve comme toi que de plus en plus les gens en général se comporte ainsi et c est tellement malheureux. Bravo à ton garçon de ne pas avoir cédé. Des bisous de réconfort.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Stef, le choc est passé, il nous faudra, il leur faudra un peu de temps. Merci à toi.

      Supprimer
  7. Ce type de témoignage ne m'étonne pas du tout, même si je trouve cela très triste d'en arriver à ne plus être surprise par de tels évènements. C'est bien la raison suprême qui m'a fait retirer mes enfants de l'école.

    Moi aussi je suis scandalisée par ce type de comportement et malheureusement c'est le quotidien dans nos écoles actuelles, où la violence est toléré, les professeur sont comme anesthésiés, aveugles. On ferme les yeux, on supporte, c'est au parents d'élever leur(s) enfant(s). Hors dans une journée de 24h, l'enfant passe 10h sur les banc d'école, 10h à dormir et 4 avec ses parents...... Un cercle vicieux où plus aucune éducation n'est donné nul part, on rentre du boulot on a pas envie de se prendre la tête ou tout simplement devant les parents l'enfant se tiens à carreaux et se lâche à l'extérieur, là où personne ne se sent responsable de les reprendre.
    Un remake de sa majesté des mouches voilà ce que nous vivons actuellement.
    J'espère que tes garçons se sont remis, bon courage et tu as bien raison il ne faut pas se taire.

    RépondreSupprimer
  8. tout d abord je felicite tes fils pour leur courage leur reaction digne et belle! nous vivons dans un monde qui perd pied ....la demission parentale y est pour beaucoup!!!! les autorités menagent la chevre et le chou ! les témoins ne veulent pas de vagues! violence verbale violence physique il y en a assez!!!! il ne faut pas s etonner des grands titres dans les journaux! mais ca arrive aussi pres de chez nous et ca nous touche parfois! et je sais de quoi je parle!!!!!!!! continue a eduquer tes enfants selon tes convictions laisse les exprimer tout ce qui est en eux suite a cette agression ! je leur envoie plein d ondes positives afin qu ils regardent a nouveau vers le futur et les jours heureux qui s offrent a eux! pour toi accompagne les dans cette epreuve avec tout l amour d une vraie maman!!!!!a bientôt.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cette histoire comme des centaines qui se passent un peu partout, ne peut que nous toucher, nous, maman. Merci Mambabou.

      Supprimer
  9. C'est triste... Je comprends cette colère, cette impuissance qui transperce dans tes mots. Bon courage à tous pour surmonter ça.

    RépondreSupprimer
  10. @Anonyme, ou Mr Michu du café du coin :
    " aucune autorité parentale" :
    il est vraisemblable que ce jeune qui a appris à imposer sa volonté par les coups, à réagir à un "non" par un coup, l'a appris. Peut-être bien en famille, avec un père autoritaire : arrêtons de dire que nos jeunes sont élevés dans le laxisme, c'est faux.

    Par contre on ne leur apprend pas à exprimer leurs besoins, on leur apprend très tôt que leurs besoins ne seront pas écoutés, et qu'ils devront s'imposer par la force et la violence s'ils veulent être respectés.

    Quand à la télé, en effet, car son exemple est celui de la compétition : on ne peut pas faire de la cuisine ou se marier sans que ça devienne l'objet d'une émission de compétition, avec un gagnant et plein d'éliminés. Où apprendre la coopération, le partage ? Car si les garçons étaient partis, ils auraient emporté avec eux leur ballon. Ainsi les agresseurs gagnaient la place, mais perdaient le jeu...

    Quant à l'indifférence générale, pareil, n'en accablons pas les jeunes : les adultes ne sont pas mieux. Il y a 30 ans une femme se faisait violer dans une rame de métro sans que personne n'intervienne et ça m'avait particulièrement choquée. Cette année le MEME fait divers s'est reproduit.
    Ces filles ne sont pas intervenues car elles ne voulaient pas prendre un coup comme Florian pour des garçons qu'elles ne connaissaient pas. Les personnes prêtes à se mettre en danger pour sauver un inconnu ont toujours été (entre 1939 et 1945, on ne pouvait pas accuser la télé...), sont, et selon toute vraisemblance resteront toujours RARES : c'est regrettable mais c'est ainsi.
    J'ai eu tout le loisir de l'observer quand JE prenais l'initiative d'intervenir dans des cas similaires (ce faits divers que j'ai vu à la télé pendant mon enfance m'a VRAIMENT marquée) : on n'est pas obligé de rentrer dans une bagarre, on peut se contenter de crier de loin, mais en intervenant on prend TOUJOURS un risque. SI je ne le prenais pas je ne pourrais pas me regarder dans une glace le soir. Mais avoir une conscience, ça s'apprend : la majorité des gens vit très bien sans, et se trouve mille bonne raison de ne pas intervenir, à commencer par minimiser les faits.

    Ce qui est inexcusable par contre, c'est justement le déni et la minimisation des policiers : je l'ai vécu et c'est révoltant. Tout comme les médecins, ce n'est pas parce qu'ils cotoyent quotidiennement des drames bien plus graves qu'ils peuvent se permettre de minimiser le traumatisme, voire de le nier. La on a un vrai problème, car face à cette réaction le citoyen meurtri aura tendance la fois suivante à se faire justice lui-même (ce qui commence à se multiplier, comme par hasard...)

    La encore, le problème n'est pas un manque d'autorité, mais un manque d'ECOUTE

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pour cette raison, que je dis que si ce courage nous manque, on peut appeler, crier et prévenir comme l'on peut autour de soi. En effet, les personnes agissant et se mettant en danger sont extrêmement rares, mais n'oublions pas que tous unis nous serions plus forts. Merci à toi pour cet avis.

      Supprimer
  11. PS : à 14 et 16 ans il est neanmoins plus que temps pour vos garçons d'apprendre à se débrouiller seuls sans maman dans ce monde, inclus sa violence.

    Un cours d'art martial (Aikido, Ju Jitsu, ...) leur permettrait à la fois d'apprendre des techniques d'auto-défense (dévier un coup de poing), y compris de PREVOIR l'agression (il y a eu des signes avant-coureurs -insultes, coups d'épaule, rejet- qui les auraient mis en était de vigilance) et de garder leur état d'esprit assertif (affirmation sans agressivité), qui est précieux.

    Pour moi, garçon ou fille, tout enfant devrait passer plusieurs années à travailler ces gestes réflexes d'auto-défense : ils peuvent sauver des vies, à commencer par la leur...

    C'est la rentrée, profitez-en !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Notre rôle en effet est de protéger nos enfants et les préparer à leur vie future. Montrons leur également le bon chemin, donnons leur les clés pour devenir des adultes bons, tolérants, courageux et généreux, et notre société changera peut être enfin.

      Supprimer
  12. Oh quelle tristesse de lire des choses pareilles. Hélas, il y a déjà presque 15 ans quand on se faisait voler dans un wagon de train rempli de monde, personne ne bougeait le petit doigt...alors maintenant on ne peut plus être tranquille nulle part. Quel courage ont vos garçons! et plein de bonnes pensées pour qu'ils se remettent vite. Entre la violence banalisée de certains et la peur des autres, il faut vraiment remettre les choses dans l'ordre. Heureuse de voir que je ne suis pas la seule à avoir des valeurs et à vouloir les transmettre alors qu'autour de nous, on se sent parfois "archaïques"...Courage! mais vous en avez déjà..

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Rosie, les enfants commencent tout doucement à se remettre..Merci encore.

      Supprimer
  13. Bonsoir Vic
    J'imagine la peur de tes enfants et la tienne au milieu de la tienne aussi, mais quel courage de faire face.
    Ne plus se sentir en sécurité et être seul (e) au milieu de la foule dans des situations pareilles, c'est horrible. Les gens regardent comme si c était normal, indifférents, terrorisés parfois, pourtant a tout instant nous pouvons être une victime. Alors ......
    J'espère de tout coeur que le souvenir de cette agression s estompera au plus vite et que votre vie pourra reprendre son cours normal, que vous passerez une bonne année scolaire et que le soleil reviendra dans votre maison.
    Bon courage a tous
    Sophie

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est gentil Sophie...Je te rassure, les enfants et moi en avons beaucoup discuté et les choses se tassent un peu. Les enfants sont plus forts que nous le pensons. Plein d'amour et tout rentrera dans l'ordre. Merci pour eux.

      Supprimer
  14. bonjour a vous tous! je souhaite que tout rentre dans l ordre et que vous continuiez a cheminer ..... bonne rentree scolaire continuons a partager car parler dialoguer echanger sont aussi des signes de bonheur !bisous a vous tous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Mambabou, ne t'inquiète pas, la vie continue!

      Supprimer
  15. Bonjour à toute la famille

    J'espère que tes enfants se remettent de cette agression. Je suis de tout cœur avec vous. J'ai retiré mes enfants de l'école parce que mon aîné a subi des violences de la part de plus grands et son instituteur m'a dit qu'il ne fallait "pas faire de vague". Cela m'a écœurée.

    Qu'il y ait des soucis, on le sait, on peut même le comprendre mais comment faire quand les autorités, quelles qu'elles soient, baissent les bras ?
    Avec mon ami, nous nous posons beaucoup de questions en ce moment sur cette fameuse socialisation. On me reproche souvent de surprotéger mes enfants. Mais comment faire quand les valeurs que nous prenons la peine de leur inculquer risquent de ne pas être respectées par les personnes qu'ils peuvent côtoyer ? D'autant que nos fils ont également leur fierté.

    Bon courage à vous tous et bonne rentrée, pour nous ce sera dans une semaine.

    Lara

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Lara, on ne pourra jamais nous reprocher de les protéger..;courage à vous aussi!

      Supprimer
  16. Oups, sociabilisation. Lapsus politique dû à l'actualité du jour peut-être ??!
    Lara

    RépondreSupprimer
  17. Je suis vraiment désolée de ce qui est arrivé à tes garçons, j'espère que le traumatisme s'estompe. Ils ont vraiment réagit avec courage et tu peux être fière.
    J'ai aussi beaucoup de craintes dans l'avenir pour Dorian, son autisme l'expose d'autant plus aux moqueries et à la méchanceté gratuite. Pour le moment, nous sommes aussi très vigilant...

    RépondreSupprimer
  18. Bonjour j'ai été triste de lire cet article.
    Je comprends ce que vous ressentez, mes enfants 9ans 6an et 20 mois se font gratuitement tapé dessus dans le parc juste à coté de chez nous, car nous sommes nouvellement installés.
    Du coup nous n'y allons plus.
    Trop de violences, trop d'insultes, parents absents ou eux aussi insultants!
    C'est triste que l'on soit arrivé à là.

    Un grand bravo à votre fils d'avoir tenu bon, malheureuse expérience certes mais qui le conduit un peu plus sur le chemin pour devenir un homme fort, brave et intègre.

    Mary

    RépondreSupprimer
  19. Mary, je te souhaite plein de choses, et j'espère que vous réussirez à aimer votre nouveau coin. Profite bien de tes petits, merci encore pour tes encouragements.

    RépondreSupprimer