jeudi 22 octobre 2015

Comment peuvent ils aimer apprendre?

C'est toujours compliqué d'expliquer notre fonctionnement dans les détails surtout en écrivant, comme ceci, sur un blog. J'avais déjà donné quelques éléments ICI, sur notre façon de procéder. On me demande souvent comment j'adapte une même leçon pour un enfant de 12 ans et un autre de 16 ans par exemple. En fait, la base est la même. C'est l'écoute et le travail que l'on fait en amont et en aval qui seront différents.


Un exemple concret. Nous allons travailler sur le serpent. Je vais regrouper tous les supports que je vais trouver dans notre bibliothèque. Dans un livre d'imagerie par exemple, je vais découvrir que la vipère est appelée ainsi car elle a un V dessinée sur la tête: Cette info est intéressante pour tous les âges, même si elle vient d'un livre conseillé pour les jeunes enfants! Les plus grands, si le sujet les intéresse, ne se contenteront pas d'une base, ils iront chercher plus loin. Quentin, du coup, se balade depuis deux jours avec ses bouquins sur les serpents et m'apprend ci et là un détail sur eux que je ne connaissais pas. Il prépare un petit livret là dessus.
Un autre exemple: Nous avons vu la piraterie, l'histoire des bateaux, les différents types de bateaux, les grands noms de la piraterie. Certains se contenteront d'une base de recherches, tandis que Florian, s'est passionné pour ce sujet. Il a fait de nombreuses recherches sur tout ce qui avait à voir de près ou de loin à la piraterie et continue actuellement à réaliser un livre où il décortique certains itinéraires de grands pirates: Il est passionné, donc cherche et retient avec bonheur! Il suit des sites d'explorateurs modernes et connaît des tas de choses que j'ignore.
En fait, ce n'est pas qu'une question d'âge mais plutôt d'intérêt. 
Lorsque je vous présente la photo d'un cahier , il s'agit pour moi d'illustrer notre travail. Ce n'est en fait que le sommet de l'iceberg. Souvent, les enfants cherchent d'autres infos, ou éléments si le sujet en question les passionne. Ce qui est souvent le cas, car nous les choisissons ensemble. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui, puisqu'ils décident de plus en plus seuls. En fait, je crois ne jamais leur avoir imposé un cours, juste présenté et proposé.


Nous continuons donc à faire ce que l'on veut! Ils se régalent à apprendre puisqu'ils ont choisi. 
Pour ce qui est des "examens", c'est notre grand questionnement actuel. 
Les grands connaissent de nombreux auteurs, pour rappel, tous lisent un livre par semaine qu'ils vont chercher à la bibliothèque tous les samedis. Ils travaillent sur de nombreux textes avec Fanny, qui suit des études de littérature. Elle leur apprend les techniques et la méthodologie afin de réussir les principaux exercices de littérature. 


Tristan s’intéresse beaucoup aux sciences, il lit énormément de bouquins sur l'astronomie, la météorologie, et tout ce qui concerne notre planète et en connait beaucoup plus que moi sur le sujet! Ils n'ont donc pas forcément besoin de nous pour apprendre avec joie et intérêt.
Quentin et Tristan font tous les jours de la musique, mais c’est une passion: Je ne dirige rien, je suis une spectatrice heureuse! Ils ont tout deux appris seuls . Tristan a eu des cours pendant 1 an et depuis il en découvre chaque jour davantage. Il a également appris le piano sans prof et a transmis cet amour de la musique à Quentin qui en joue sans avoir pris aucun cours: Ils ne sont pas surdoués, ils aiment juste ce qu'ils font!
Ils sont encore jeunes et décideront plus tard de ce qu'ils veulent faire de leurs vies. Ce qui a vraiment changé dans mon esprit, c'est cette course aux diplômes. Je veux que ce soit leur choix et non pas un choix imposé par la société. A quoi cela sert il d'avoir un diplôme si ils font un métier qui, au fond, ne les satisfait pas entièrement? Pour montrer à la société que l'on a réussi? Non, ce n'est pas cela la vie. Je veux que mes enfants soient heureux, qu'ils décident eux même de ce qui est bon pour leurs vies. Si ils doivent passer un diplôme pour accéder à leur rêve, tant mieux. Si ils décident de ne pas passer de diplôme car ils n'en ont pas besoin, tant mieux aussi! On ne doit pas passer des diplômes pour faire plaisir à ses parents, aux autres ou à la société. Cela doit être uniquement pour soi.
La seule chose importante à ne pas perdre de vue, est d'être heureux et de choisir un avenir qui nous rendra épanoui.
Fanny a repris ses études, car elle aime apprendre. Le diplôme final a peu d'importance. Elle désire l'obtenir par fierté, peut être, mais pour elle uniquement!   Que chacun se sente libre de faire ses choix, c'est le plus important! 
Mais ne croyez pas que cela a été facile pour moi. C'est un grand chamboulement dans ma tête de maman. 

             Mais au fond, c'est si simple à accepter lorsque l'on fait confiance à ses enfants...






5 commentaires:

  1. Merci, ça redonne de l'énergie et ça me 'apporte plus de confiance pour l'IEf avec mes enfants.

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  2. coucou Vic,

    Merci pour toutes ces explications. Car lorsqu'on commence l'IEF (encore plus quand les enfants sont au lycée!), on se pose des tas de questions sur les apprentissages, les méthodes....Et nous sommes tellement formatés depuis notre enfance par l'EN que l'on a dû mal à en sortir, à oublier que les diplômes ne sont pas si importants et qu'il faut avant tout retrouver le plaisir d'apprendre. Pour ma part, je pense que pour toutes les "matières annexes", je verrai avec lui ce qu'il veut connaître. Peut être voir ce que l'EN ne leur apprend jamais. Pour les maths, son désir, c'est de continuer le programme, donc faut que je me procure le nécessaire de 2de pour continuer. Quant au français, je verrai un peu. J'ai un bas A1 (de l'époque) et va falloir se remettre dans le bain des analyses littéraires...bien que j'ai l'impression que certaines choses ont changé. Tu as de la chance d'avoir ta grande fille qui est calée de ce côté.
    Pour l'anglais et l'espagnol (que je ne connais pas!), on a commencé avec des jeux et vidéos. et quand il a vu chanter tes enfants en espagnol, il a voulu aussi apprendre par le chant. Donc faut trouver des chansons qu'il aime.
    Pour lire, je raffole de livres. Depuis bébé, je les emmène à la biblio, mais depuis leur entrée au collège, fini! Donc va falloir remotiver et là, je ne sais comment faire. On verra à la longue!
    IL va falloir juste que je me munisse de livres suivant les thèmes qu'il voudra aborder. Car sur internet, j'ai l'impression de perdre un temps fou et de tourner en rond.
    Par contre comment fais tu tes lapbooks? Les formes...?
    Merci encore pour tout
    à bientôt
    bonne soirée
    bises

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    1. Super! Tout se passera bien, ne t'inquiète pas!
      Pour les lapbooks, tu trouveras cela ici: http://lebonheurenfamille-vic.blogspot.fr/2010/02/le-lapbook-comment-sorganiser.html

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  3. Merci pour le lien. Dès que j'aurai un moment, j'irai voir.
    J'aimerai ne pas m'inquiéter, mais pas facile quand on a toujours été de nature inquiète. Encore plus pour ses enfants et quand on s'y prend tard pour l' IEF.
    Je n'ai jamais aimé l'inconnu et là, je rentre dans "l'école" pour apprendre à vivre avec cet inconnu: ne pas savoir où l'on va! Au final, nous serons deux à apprendre,mais sur deux chemins différents.
    Dommage que certaines mamans qui font l'ief, soient loin, être à leur contact, elle m'aurait sans doute "appris/communiquer" leur zénitude.
    Merci pour ce partage
    bonne journée
    bises

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