Avez vous lu André Stern?

Je l'avais réservé depuis un moment à la bibliothèque. Une fois arrivée à la maison, je n'ai pu m'en décrocher qu'à la dernière page! Depuis, je le lis et le relis, choisissant quelques passages particuliers qui font encore écho en moi. Je me plonge alors à ses cotés, lors de son enfance, telle une spectatrice éblouie par tant de simplicité . André Stern nous confie à travers ses pages, les doux moments qu'il a vécu, entouré de sa famille mais aussi d'amis de tous âges. Une vie si naturellement tournée vers l'essentiel que s'en est finalement déroutant. On se trouble donc par la simplicité, l'authenticité de ce vécu car suivant des chemins tout tracés par la société, nous en avons perdu  la vision des choses simples.  Je partagerai donc avec vous aujourd'hui quelques phrases tirées de son témoignage. Ravie, secouée, amusée, elles me replongent dans ma réflexion. Ces mots sont vrais, beaux, simples et honnêtes.

"On s’évertue à attiser l’intérêt de l'enfant pour les matières qu'il néglige, alors qu'il suffirait de le laisser se consacrer à celles qui l’intéressent."

La sociabilisation:

"Peut on raisonnablement croire que la sociabilisation se fait en fréquentant des enfants du même âge, dans une classe hermétique, en partageant chaque jour, un même programme défini en haut lieu? Peut on véritablement admettre que la date de naissance et la situation géographique des enfants soient les seuls critères selon lesquels les rassembler?"

L'indépendance:

"Je n'ai pas eu à prendre mon indépendance, puisque je l'ai toujours eue."

Les diplômes:

"Etre vierge de tout diplôme ne m'a jamais handicapé."

"La compétence prévaut indéfectiblement sur la qualification."

"Aucun des métiers ou des postes auxquels j'ai aspiré ne m'a été refusé." "Non, par arrivisme ou par ambition, mais parce que mon attitude, mon investissement, mon engagement sincère, l'ardeur et surtout LA COMPÉTENCE dont j'ai fait montre, m'y ont tout naturellement conduit."

"N'ayant jamais eu, dans mon enfance, à faire preuve de zèle pour obtenir une bonne note, je n'ai jamais fait appel à cette attitude dans ma vie professionnelle: je n'ai jamais soigné une tâche dans le but de me faire remarquer, mais par amour du travail bien fait."

"Que pensez d'une société qui forme plus d'architectes que de maçons?"

""C'est pour son bien", qu'on fait appel au pire des chantages, au pire des marchandages que l'on puisse imaginer, le principe d'après lequel on dresse les animaux: punition par la mauvaise note, récompense par la bonne note."

"Les résultats scolaires et les diplômes sont comme les uniformes ou les galons: ils donnent une contenance homologuée à celui qui les porte (ou qui en est privé) et ils conditionnent l'attitude (respectueuse, collégiale, condescendante ou méprisante) de tous les autres."

"Je ne milite en aucun cas pour l'abolition de l'école."

Ce témoignage ne vise pas à culpabiliser les parents, mais à les aider dans une réflexion différente.