Comme je vous l'ai déjà dit précédemment, nous adorons, Flo et moi, l'émission "l'ombre d'un doute". Nous avons choisi de regarder celle qui pose la question de savoir si Robespierre était un bourreau de la guerre de Vendée. Tout au long du visionnage du reportage, nous avons été intéressés, surpris mais aussi effarés de découvrir comment la révolution avait basculé dans l'horreur cette année 1793. Le sujet est complexe et les dates nombreuses, mais je vais tenter de vous faire un résumé clair et de vous intéresser à ce sujet passionnant...La question qui se pose aujourd'hui est celle de savoir si l'on peut appeler cette guerre génocide. Certains l'affirment alors que d'autres se heurtent au mot lui même parlant davantage d'extermination. Lorsque l'on se renseigne un peu sur le sujet, on peut effectivement constater qu'une extermination de masse a eu lieu. Certains événements vous rappelleront les heures terribles de la seconde guerre mondiale.
Neuf fosses ont été récemment découvertes avec à l’intérieur une cinquantaine de corps. Les crânes portaient des traces de coup de hache, ce qui montre la violence des faits.
Replaçons nous dans l'histoire....Au lendemain de l’exécution du roi Louis XVI, sur l'ancienne place de la concorde, dite place de la révolution, les esprits commencent à s'échauffer. La France est en guerre avec une grande partie des pays voisins. En 1790, il est dit que les prêtres doivent préter serment à la constitution. Ceux qui entraînent peu à peu la révolte des paysans. Les prêtres réfractaires se trouvent alors en 1792, condamnés à l'exil. Dans le même temps, la nouvelle politique de l'état demande instamment aux français de participer à l'effort de guerre. Les révoltes paysannes s'accroissent et pourtant favorables au départ aux actes révolutionnaires, les paysans de la Vendée vont peu à peu se raidir. Le 13 mars 1793, Jacques Cathelineau, un colporteur boulanger, âgé de 35 ans, et père de cinq enfants se retrouve à la tête du mouvement pour le retour des prêtres catholiques réfractaires. Il est le premier chef des vendéens insurgés. Jean Nicolas Stofflet, un lorrain, ancien soldat, intelligent et bon militaire se joint à Cathelineau.
Jacques Cathelineau
Ces deux hommes vont conduire 15 000 insurgés à Cholet, ville protégée par 1000 gardes nationaux. Ils rentrent alors dans un cycle de guerre. Ils prendront peu à peu les petites villes qui les entourent. Mais à
Machecoul, les gardes, appelés les bleus, tirent sur la foule. Les paysans se déchaînent alors, fous de rage., ils brûlent des archives, torturent à mort le curé de la constitution et s'en prendront dans les jours qui suivent à tous les notables de la région. La nouvelle de cet événement va se rependre dans tout le pays. On dénombrera plus de 160 personnes tués ces jours ci. En mars 1793, la convention est aux mains des
girondins, majoritaires en province mais en concurrence avec les
montagnards menés par
Robespierre, beaucoup moins modéré...Une tension extrême naît. Même à l'étranger, on entend dire qu'il existe un endroit en France très dangereux où l'on tue!
Le 19 mars, une semaine près le début du soulèvement, l'assemblée adopte un décret instituant la peine capitale à tous ceux qui seraient pris les armes à la main ou en possession d'une cocarde blanche. Le même jour, 3000 hommes sont envoyés au sud de Nantes pour anéantir l'insurrection. La défaite est complète pour les bleus à l'étonnement de tous.
Le 16 avril 1793, Henri de la Rochejaquelein , agé de 20 ans, est demandé à l'aide par les paysans. Ils le veulent pour commandant. Il dira ces mots: "Si j'avance, suivez moi, si je recule, tuez moi et si je meurs, vengez moi!" D'autres suivront,
D'Elbée,
Bonchamps, puis
Charette de la Contrie, qui deviendra le plus connu des généraux. Les villes tombent les unes après les autres, Fontenay, Saumur, Angers... Le 29 juin, aux portes de Nantes, les chefs n'arrivent pas à s'entendre et Cathelineau est blessé mortellement.
Pendant ce temps, les montagnards prennent le pouvoir. Robespierre décide de prendre les choses en main et de frapper sur la Vendée. Barère, homme de Robespierre, prendra la parole dans ce sens. Ils voteront un décret loi fixant le cadre des interventions à prendre sur les vendéens. Il dit en partie que les forêts seront abattues, les récoltes coupées, les bestiaux confisqués et que les femmes, enfants et vieillards seront conduits à "l'intèrieur". Carnot ler ministre de la guerre envoie même l'armée de Mayence avec 16 000 soldats venant renforcer l'armée sur place. Un nouveau décret apparaît le 1 octobre allant encore plus loin: Les armées de l'ouest doivent
Exterminer tous les brigands de Vendée! C'est là, que les bleus ne feront plus de distinction entre les gens, qu'ils soient hommes, femmes, enfants ou vieillards....L'armée a à présent les plein pouvoirs. A la mi octobre, la bataille de Cholet va faire rage. Là, 40 000 hommes sont face à 25 000 bleus.
Jean Nicolas Stofflet
Lescure, Bonchamps et d'Elbée sont blessés. Les paysans, paniqués sans leur chef, fuient vers la Loire. Cinq milles soldats bleus sont fait prisonniers. Un bon nombre veulent les fusiller mais Bonchamps s'y oppose fortement et décide de les libérer. Cette affaire sera étouffée. On demandera même à ces soldats de mentir et de nier cette libération. Bonchamps mourra peu après cet épisode. Le lendemain, l'armée vendéenne, plus de 60 000 personnes marchent vers Grandville avec Henri de la Rochejaquelein . Ils arrivent à Grandville après 400 km, aidés par les chouans au nombre de 30 000. Le siège durera 28 heures. Ils se réfugièrent surtout dans la rue des juifs et c'est là que les bleus mirent le feu aux toitures de cette rue. Les vendéens fuient et aspirent à rentrer enfin chez eux. Ce chemin de retour est appelé
la virée de Galerne. Ils sont alors harcelés par trois armées de bleus et sont décimés par le froid, la dysenterie et la famine. Ils sont 40 000 à arriver au Mans, se jetant sur la nourriture, alors eux même affamés...L'ordre est à nouveau donné d'exterminer cette race impure...
Le massacre commence dans la nuit du 12 au 13 décembre. Plus de 15 000 vendéens sont tués, égorgés, sabrés. Les femmes, et enfants sont également tués sans distinction. Après 36 heures de boucherie, les bleus se retirent. Quelques milliers de survivants arrivent à s'échapper vers la Loire avec Stofflet et Henri de La Rochejaquelein, se coupant de leur armée massacrée à son tour. La terreur s'est installée partout dans la région.
Sanson, le bourreau de Paris a beaucoup de travail...La guillotine ne cesse de fonctionner.
Jean Baptiste Carrier s'installe comme
Lequinio, fait arrêter des aristocrates, convoitant leurs richesses. Il craint les épidémies et décide de sortir tous les prisonniers vendéens afin de les concentrer dans des anciennes usines à café. Là, on leur donnera 240 gr de riz par jour, sans pain, sans légumes. Ce régime aidera à leur extermination. Ceux qui arrivent à survivre seront fusillés. Carrier n'arrivant pas à enterrer tous les corps, on raconte que les chiens les mangeaient. Carrier ne s'arrêtera pas là. Un soir, il regroupe 80 prêtres réfractaires et décident de les noyer dans la Loire. Par la suite, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants subiront le même sort...Lui et ses hommes ne se gêneront pas pour détrousser ses pauvres gens. On dit aussi qu'en échange de faveurs sexuelles, il fera libérer des jolies filles de prison, pour ensuite les noyer. Les habitants de Nantes n'osent plus sortir de chez eux. Entre novembre 1793 et février 1794, plus de 6000 personnes auraient péri par noyade sous les ordres de Carrier durant son passage à Nantes. Robespierre va rappeler Carrier sur Paris, sans rien lui reprocher. Pire, il sera nommé secrétaire de la convention. La Vendée ne constitue plus de menace, mais pourtant Robespierre continue de S'acharner.
Thurot est choisi. Il doit mettre en oeuvre un nouveau plan en s'appuyant sur l'armée. Il écrira au comité afin de partager son idée de ce nouveau plan en utilisant l'armée mobile. On lui demande de tout incendier et de passer par les armes tout vendéen, genres et âges confondus. Il demandera une confirmation écrite de cet ordre. 60 000 hommes mobiles vont se rependre dans toutes la région. Ils chassent, tuent les habitants et le bétail...
François Athanase de Charette de la Contrie
L'horreur continue...Il sera demandé aux soldats de ne pas rapporter leurs faits et de les garder sous silence. Thurot va alors envoyer un premier bilan expliquant que de très nombreux vendéens ont été tués. Le 8 février, il recevra une réponse de Carnot, ministre de la guerre, lui disant de continuer à exterminer tous les brigands jusqu'au dernier. Le 28 février 1794, les colonnes entrent sur le territoire des Luc sur Boulogne et massacrent le quart de la population. Les blessés sont achevés à coup de cross et de baïonnette. Parmi eux, plus de 110 enfants de moins de 8 ans. Pendant trois semaines, les villages aux alentours sont décimés. Les armées s'attaqueront même, avec l'aide d'une personne anonyme à un hôpital, perpétrant un véritable massacre. En tout, 2500 personnes le 25 mars vont mourir. Lequinio montera à Paris, racontant les horreurs vues de ses yeux. Robespierre enterrera ce rapport. Robespierre a fait le ménage autour de lui, et a fait guillotiner tous ses opposants. Il va trop loin. Le lendemain, Il est arrêté, recevant dans la confusion une balle dans la mâchoire. Il sera condamné et guillotiné avec d'autres membres du comité. Carrier est jugé et condamné à mort. Thurot, lui, sera acquitté. La mort de Robespierre mettre fin à cette extermination vendéenne. En février 1795, les vendéens et les républicains entrent en négociation. Les vendéens doivent reconnaître la république, tandis que les républicains s'engagent à laisser libre le culte des prêtres réfractaires et à ne pas lever d'impôts pendant 10 ans. La guerre est pourtant relancée, suite à l'arrivée à Quiberon d'une troupe d'immigrés, pendant un an jusqu'à l'arrestation des deux derniers généraux de Vendée. Stofflet sera fusillé à Angers tandis que Charette sera exécuté en place 1796, devant 12 généraux de la république et 5000 soldats sur la place Viarme, là où Cathelineau aura perdu la vie.
C'est enfin la fin de la guerre. Plus de 170 000 personnes auront été noyés, fusillés et massacrés. Il s'agit d'un véritable crime contre l'humanité...
Les deux grands ont rempli beaucoup de pages sur leurs cahiers, mais que cette leçon était intéressante...!
Robespierre...