Mythologie japonaise, le dragon aux huit têtes et Susanoo...

Un mythe japonais aujourd’hui, pour nous changer un peu…Les contes et les légendes font partie intégrante de notre histoire moderne. On y retrouve beaucoup de références et de clin d’œil. Ce mythe est très beau, c’est pourquoi je le partage avec vous.

Pour télécharger la fiche du mythe japonais, le dragon à huit têtes, c’est ICI.

Un vieux couple se trouvait être bien triste. Pourtant, le printemps avait fait son apparition et le Japon éclatait de couleurs rayonnantes. Une jeune fille pleurait près du couple âgé, lorsque soudain, apparut le grand et beau dieu des tempêtes, Susanoo. Il chantait tandis que son sabre brillait à sa ceinture. Il se demanda pourquoi ces trois humains semblaient aussi désespérés…Le vieux monsieur lui raconta alors son histoire. Il avait eu huit filles, et il ne lui en restait qu’une à ce jour. Elles avaient toutes été dévorées par un dragon monstrueux à huit têtes. Quand Susanoo lui demanda de lui décrire la bête, le vieillard lui dit que son corps tout entier était recouvert de mousses, de pins et de cèdres et qu’il s’étendait sur huit vallées et huit collines. Ses huit paires d’yeux rouges cerise brillaient comme de la braise et que ses têtes crachaient le feu maudit.

Le dragon devait d’ailleurs venir ce soir pour dévorer la dernière de ses filles chéries, Kunisado. Le dieu réfléchit et proposa au couple de prendre leur fille en mariage afin de la protéger. Le vieil homme, même dans ces circonstances, s’enquit de la famille du dieu et fut rassuré lorsque celui ci lui dit qu’il était le fils d’Izanagi et d’Izanami, les dieux créateurs du monde.
Après leurs accords, il transforma alors la jeune Kunisado en peigne et l’enfouit alors dans sa chevelure. Il fallait, à présent, s’occuper d’affronter le monstre. Il demanda aux vieillards de construire une clôture autour de leur maison et de percer huit portes. Il suffirait ensuite de poser huit vases remplis de saké et d’attendre.

Susanoo caressa le peigne aux belles dents en pensant à sa bien aimée qu’il aimait déjà tendrement. Soudain, on sentit un souffle arriver. Seize lumières rouges jaillirent dans la nuit. Les ponts furent brisés, les arbres arrachés. Le monstre se tenait là, écrasant tout sur son passage. Affamé, il se dirigea vers la maison, mais le piège était tendu. Il glissa ses huit têtes dans les portes et les plongea une à une dans l’alcool, s’enivrant peu à peu jusqu’à s’effondrer, endormi. Alors, Susanoo enfonça son sabre dans les deux flancs de l’animal puis au milieu de son corps. le dragon, incapable de bouger, remua mollement ses têtes retombant sur le sol, en un bruit flasque.

Le dragon aux huit têtes étaient bien mort. Susanoo pu enfin libérer sa belle en récitant une formule magique. Elle lui sourit, les fleurs de cerisier s’ouvrant tout autour d’eux… Les deux amoureux saluèrent les deux vieillards avec respect et partirent ensemble vers le palais du dieu au cœur de l’épaisse brume qui allait les protéger à jamais. Ils vécurent entourés de leurs nombreux enfants, heureux et comblés de bonheur…